Le syndicat UNAF (Union Nationale de l’Apiculture Française) publie son nouveau guide pratique 2025, pour tout savoir sur le frelon asiatique.
A consulter ici : Nouveau guide sur le frelon asiatique : « Mieux le connaitre pour agir » – UNAF
Vous trouverez ci dessous un état de lieux de la lutte.
Moyens de lutte contre le frelon et état sanitaire en France : où en sommes-nous ?
Le frelon asiatique, Vespa velutina nigrithorax, est devenu en quelques années l’un des principaux défis pour l’apiculture française. Introduit accidentellement dans les années 2000, il s’est aujourd’hui installé sur l’ensemble du territoire métropolitain, exerçant une pression croissante sur les colonies d’abeilles domestiques. À cela s’ajoutent d’autres problématiques sanitaires bien connues des apiculteurs, comme le varroa ou la loque, qui complexifient la gestion du cheptel. Cet article fait le point sur les moyens de lutte disponibles et sur l’état sanitaire de l’apiculture en France.
1. Une pression croissante du frelon asiatique
Le frelon asiatique est devenu un prédateur majeur des abeilles. Les colonies affaiblies par d’autres facteurs (climat, ressources alimentaires, maladies) sont encore plus vulnérables. Trois comportements du frelon expliquent sa dangerosité :
• La chasse en vol stationnaire devant les ruches
• La prédation à la sortie des butineuses, entraînant stress et diminution de l’activité
• Les attaques de ruches affaiblies, notamment en fin d’été et en automne
Selon les estimations, une seule colonie de frelons peut capturer plusieurs dizaines de milliers d’abeilles dans la saison. Pour les apiculteurs, le frelon est devenu une menace structurelle.
2. Les moyens de lutte actuellement utilisés
Aucun moyen de lutte ne permet, à ce jour, d’éradiquer le frelon asiatique. La stratégie consiste plutôt à limiter la pression sur les colonies. Plusieurs leviers existent, chacun avec ses avantages et limites.
a) Le piégeage de printemps
Il vise à capturer les fondatrices avant la création des nids.
Avantages : réduction locale du nombre de colonies de frelons.
Limites : risque important de piéger des insectes non ciblés, efficacité variable selon les territoires.
Beaucoup de collectivités encouragent un piégeage raisonné : emplacements ciblés, contrôles fréquents, attractifs adaptés.
b) Les pièges en saison (juin à octobre)
Ils servent à réduire le nombre d’ouvrières près des ruchers.
Avantages : diminution immédiate de la pression devant les ruches.
Limites : efficacité partielle, piègeage d’autres espèces, nécessité d’un suivi régulier.
c) Les harpes électriques
Système très efficace devant les ruches.
Principe : des fils électrifiés éliminent les frelons sans toucher les abeilles.
Avantages : réduction significative des attaques.
Limites : coût plus élevé, installation technique, dépendance à l’alimentation électrique.
d) Les muselières et grilles d’entrée
Elles gênent les frelons dans leur capture tout en permettant aux abeilles de circuler.
Avantages : protection passive, simple, peu coûteuse.
Limites : ne résout pas la présence massive de frelons autour du rucher.
e) La destruction des nids
Elle relève des services municipaux ou des entreprises spécialisées.
Avantages : très efficace lorsqu’un nid proche du rucher est identifié.
Limites : nids difficiles à localiser, coût pour les collectivités, prolifération rapide de nouvelles fondatrices.
f) Les nouvelles pistes de recherche
• Attractifs sélectifs
• Piégeage intelligent (capteurs, reconnaissance d’espèces)
• Modélisation écologique des populations
• Études sur les prédateurs naturels (encore limitées)
L’évolution de la lutte passe par des solutions plus ciblées, avec un moindre impact sur la biodiversité.
